Comment se sortir d’une crise existentielle ? Pour Rogier Kappers, le réalisateur et protagoniste de Glass, My Unfulfilled Life, c’est par la musique. Dans le film projeté hier soir à la préouverture du festival Visions du Réel, on suit Rogier, un hollandais en pleine crise de la cinquantaine qui quitte son job pour se dédier à l’orgue de verre, cet instrument qui consiste à frotter des verres pour faire des notes.
Au rythme de l'image
La musique occupe évidemment une place centrale dans ce film, à commencer par sa bande-son. Elle ne se limite pas à un genre: du classique avec Bach ou Arvo Pärt, le compositeur préféré de Rogier, à Jacques Brel ou encore une reprise de Summertime des Zombies... Le plus souvent, ce sont des morceaux que le public connaît déjà : pour son premier grand concert par exemple, on entend l’intro de 2001, l’Odyssée de l’espace pendant que le protagoniste découvre la salle. La musique s’adapte à l’histoire racontée : lorsqu’il remettra en question ses capacités de musicien, on entend une mélodie dissonante et mélancolique jouée à l’orgue de verre. Car c’est aussi le son des verres qui accompagne l’évolution du nouveau musicien : par exemple, le premier son qu’on entend des verres est un bruit de fracas, et les derniers sont les concerts et live à la télé de Rogier, couronnés de succès.
Musicien ou curiosité?
Mais dans ce film, la musique est avant tout un thème de fond, qui dirige l’histoire du protagoniste : Rogier veut se sortir d’une crise existentielle par la musique. Le thème de la musique est très rapproché du thème de l’identité : Rogier ne veut pas simplement «faire de la musique», il veut devenir musicien. Mais l’orgue de verre n’est pas un instrument commun : en finissant une performance dans la rue, Rogier dit : «they see me as a curiosity, not as a musician». C’est alors un nouveau voyage qui commence pour notre protagoniste, à la recherche d’une légitimation par le public de sa nouvelle identité de musicien. Par la projection de son film dans divers festivals européens, Rogier Kappers à trouvé une manière efficace pour se définir et surtout pour se faire percevoir par le public comme un musicien.
Le film Glass, My Unfulfilled Life de Rogier Kappers à été projeté hier soir pour la pré-ouverture du festival Visions du Réel. Il sera projeté à nouveau ce dimanche 14 avril à 16h30, au théâtre de Grand-Champ.
Eden Alves